Cérémonie en mémoire des
Engagés Volontaires juifs morts pour la France
Bagneux 7 juin 2015
Elle s'est tenue avec un piquet d’honneur de la Légion étrangère composé de neuf légionnaires commandé par un sergent major, un clairon et un tambour de la musique principale des Troupes de marine
et vingt porte-drapeaux.
De nombreuses personnalités étaient présentent :
Madame Julie SOMMARUGA, Députée des Hauts de Seine, représentant Monsieur Claude BARTOLONE,
Président de l’Assemblée Nationale
Monsieur le Général Marcel KAPFER , Commandant Militaire du Palais du Luxembourg représentant Monsieur Gérard LARCHER Président du Senat
Son Excellence Monsieur Yossi GAL, Ambassadeur d’Israël en France
Monsieur Thomas FAUCONNIER, sous Préfet chargé des missions pour la politique de la ville représentant Monsieur Yann JOUNOT, Préfet des Hauts de Seine
Madame Catherine VIEU CHARIER, Adjointe chargée de la Mémoire et des anciens Combattants représentant Madame Anne HIDALGO Maire de Paris
Monsieur Andre RAKOTO, Directeur du Service départemental de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de guerre représentant Madame Rose Marie ANTOINE, Directrice Générale de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de guerre
Monsieur le Général Jean SUSINI, représentant Monsieur le Colonel Michel HADJ, Directeur Général du Souvenir Français
Monsieur Christian LAGRANGE, adjoint au maire, les Lilas.
Monsieur Philippe ALLOUCHE, Directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
Monsieur Jacques GOUJAT , Président de l’Union Française des Associations de combattants et victimes de guerre.
Monsieur Françis KALIFAT, vice président et trésorier représentant Monsieur CUKIERMAN Président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France
Maître Serge KLARSFELD , Président des Fils et Filles des Déportés juifs de France
Madame Beate KLARSFELD
Monsieur Jacques FREDJ , Directeur du Mémorial de la Shoah
Madame Marie-Hélène AMIABLE , Maire de Bagneux
Monsieur Laurent CARTERON, Conseiller municipal délégué aux anciens combattants à la mairie de Bagneux
Madame Claude FAVRA, Premier maire adjointe de la ville de Montrouge
Monsieur Thierry MARTIN- Adjoint , représentant Monsieur Claude GOASGUEN Maire du 16 ème Art de Paris
Monsieur Alain BELLISSA, Président des Associations d’Anciens Combattants et Victimes de guerre du 16 ème arrdt. de Paris
Monsieur Michel BASSOT, Secrétaire National de l’Association Républicaine des Anciens Combattants
Monsieur Jean Pierre LECLERC, Président de l’Union départementale des Anciens Combattants de Paris
Monsieur Roger BARBIEUX , Président des Anciens Combattants prisonniers de guerre et CATM de Paris
Monsieur Daniel VIDELIER, Secretaire Général de l’Union départementale des Anciens Combattants de Paris
Monsieur Pierre BOISRENOULT, président de la FNACA du 13ème arrdt de Paris
Monsieur Marc FAUDOT, Chef du Service des Cimetières de la ville de Paris
Madame Sandra COCHAIS, conservatrice du cimetière Parisien de Bagneux
Madame MOUCHARD-ZAY Hélène, Présidente du Centre d’Etudes et de Recherches sur les Camps du Loiret et la Déportation juive.
Monsieur Henri BATTNER, Président du FARBAND, Fédération des Société juives de France
Madame Claudie BASSI LEDERMAN, Présidente de la Mémoire de la Résistance juive main d’œuvre immigré (MOI) Présidente déléguée pour l’Union des juifs pour la Résistance et l’entraide
Madame Suson PIKORKI , Présidente de l’Association des Amis de la Commission Centrale à l’Enfance et Madame Christiane GALILI
Capitaine Bertrand BORDUS, représentant Mme Ophelie BOUCHAB-DESEZ, Commissaire de Police Chef de la circonscription de Bagneux
Agnès MUCKENSTURM, Historienne
Monsieur le Rabbin Meir Israël, Aumônier National des Anciens Combattants
Monsieur le Rabbin Mevorah ZERBIB, ministre officiant
Un public nombreux et très attentif participait à cette matinée illustré musicalement par la chorale MIT A TAM et la chorale communautaire de NOGENT.
Prendront la parole
Madame Rose JARAUD pour l’Union
Monsieur Jacques FREDJ pour le Mémorial de la Shoah
Monsieur Françis KALIFAT pour le CRIF
Monsieur André Rakoto pour l'ONAC
Monsieur Jacques GOUJAT Président de l’UFAC
Son excellence Yossi GAL Ambassadeur d’Israël
Madame Catherine VIEU CHARIER pour la ville de Paris
«Honneur
à nos pères!» prononce, d’une voix émue, Rose Jaraud dans
l’allocution qui ouvre les interventions des personnalités
présentes pour la cérémonie annuelle du souvenir de l’engagement
volontaires des juifs étrangers en 1939.
Dans
le cimetière de Bagneux, près de Paris, devant le monument à la
gloire des juifs morts pour la France dans les combats de la seconde
guerre mondiale, chaque année les enfants et amis de ces engagés
volontaires se réunissent pour cette cérémonie.
Dimanche
7 juin, la cérémonie prend une
dimension exceptionnelle, car s’inscrivant dans la célébration du
70e
anniversaire de la fin de cette guerre. Son Excellence, Yossi Gal,
ambassadeur d’Israël en France honore
de sa présence la cérémonie. Cette
année, un détachement de la Légion étrangère
rend les honneurs militaires. Deux musiciens de l’Infanterie de
marine exécutent la Sonnerie aux morts.Un certains nombre de
personnes sont présentes
aussi pour soutenir cette action de mémoire. Vingt porte-drapeaux
assurent la représentation de nombreuses associations d’anciens
combattants.
Trois
jeunes de l’Hachomer Hatzaïr sont là, chacun portant aussi un
drapeau.La cérémonie, placée sous le haut patronage du Président
de la République, Monsieur François Hollande, est ouverte par
l’envoi du drapeau sur le mât qui jouxte le monument que
sculpta Nathan Rapoport. De nombreuses associations et institutions
déposent des gerbes de fleurs au pied du monument.
La
chorale « Mit a Tam » dirigée par Carine Gutlerner
assure une remarquable prestation en interprétant successivement La
Marseillaise,
un
extrait de Judas Macchabée de Haendel, le Chants des Partisans
français et celui des Partisans juifs (Zog nit keynmol). Prière et
Kaddish sont dits par deux rabbins dont un aumônier militaire.
Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah, dans un brillant
discours, nous assure que ce dernier, recevant le patrimoine de
l’Union des Engagés volontaires, pérennisera ces cérémonies du
souvenir dans les années à venir.
Yossi
Gal, ambassadeur d’Israël prononce,
une belle allocution qui se termine
par une invitation à se rendre en Israël pour visiter le nouveau
Musée des Combattants juifs.
À
la tribune, Messieurs Goujat (UFAC), André Rakoto (ONAC)
et Francis Kalifat (CRIF) prononcent également des allocutions. Pour
terminer, une intervention émouvante de Madame Catherine
Vieu-Charier,
chargée
de la mémoire et du monde combattant
représentant la Maire de Paris. Elle ne
manque pas, en
s’adressant aux soldats légionnaires présents, de rappeler le
travail de protection que l’armée exerce à Paris, suite aux
attentats récents, et de les remercier pour cette tâche.
La
cérémonie se termine par les remerciements d’usage et le salut
apporté par les personnalités aux porte-drapeaux.
Marcel
Apeloig
Allocution
d'ouverture de Rose
Jaraud
«Honneur à nos pères!» prononce, d’une voix émue, Rose Jaraud dans l’allocution qui ouvre les interventions des personnalités présentes pour la cérémonie annuelle du souvenir de l’engagement volontaires des juifs étrangers en 1939.
Dans le cimetière de Bagneux, près de Paris, devant le monument à la gloire des juifs morts pour la France dans les combats de la seconde guerre mondiale, chaque année les enfants et amis de ces engagés volontaires se réunissent pour cette cérémonie.
Dimanche 7 juin, la cérémonie prend une dimension exceptionnelle, car s’inscrivant dans la célébration du 70e anniversaire de la fin de cette guerre. Son Excellence, Yossi Gal, ambassadeur d’Israël en France honore de sa présence la cérémonie. Cette année, un détachement de la Légion étrangère rend les honneurs militaires. Deux musiciens de l’Infanterie de marine exécutent la Sonnerie aux morts.Un certains nombre de personnes sont présentes aussi pour soutenir cette action de mémoire. Vingt porte-drapeaux assurent la représentation de nombreuses associations d’anciens combattants.
Trois jeunes de l’Hachomer Hatzaïr sont là, chacun portant aussi un drapeau.La cérémonie, placée sous le haut patronage du Président de la République, Monsieur François Hollande, est ouverte par l’envoi du drapeau sur le mât qui jouxte le monument que sculpta Nathan Rapoport. De nombreuses associations et institutions déposent des gerbes de fleurs au pied du monument.
La chorale « Mit a Tam » dirigée par Carine Gutlerner assure une remarquable prestation en interprétant successivement La Marseillaise,
un extrait de Judas Macchabée de Haendel, le Chants des Partisans français et celui des Partisans juifs (Zog nit keynmol). Prière et Kaddish sont dits par deux rabbins dont un aumônier militaire. Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah, dans un brillant discours, nous assure que ce dernier, recevant le patrimoine de l’Union des Engagés volontaires, pérennisera ces cérémonies du souvenir dans les années à venir.
Yossi Gal, ambassadeur d’Israël prononce, une belle allocution qui se termine par une invitation à se rendre en Israël pour visiter le nouveau Musée des Combattants juifs.
À la tribune, Messieurs Goujat (UFAC), André Rakoto (ONAC) et Francis Kalifat (CRIF) prononcent également des allocutions. Pour terminer, une intervention émouvante de Madame Catherine Vieu-Charier, chargée de la mémoire et du monde combattant représentant la Maire de Paris. Elle ne manque pas, en s’adressant aux soldats légionnaires présents, de rappeler le travail de protection que l’armée exerce à Paris, suite aux attentats récents, et de les remercier pour cette tâche.
La cérémonie se termine par les remerciements d’usage et le salut apporté par les personnalités aux porte-drapeaux.
Marcel Apeloig
En ce mois de mai 2015, nous célébrons avec ferveur la fin de cette deuxième guerre mondiale, la plus meurtrière de l’histoire, et nous dédions cette cérémonie à nos Pères engagés volontaires dans l’armée française.
En 1939, dès la déclaration de la guerre à l’Allemagne, la quasi-totalité des juifs étrangers en âge de porter les armes se portent volontaires pour s’engager dans l’armée française. Ils sont près de 25 000 à se précipiter dans les bureaux de recrutement vite débordés.
Ils seront incorporés dans les unités spécialement créés pour eux : aux 21ème, 22ème et 23ème régiments de marche de volontaires étrangers (RMVE) qui prennent quartier au camp de Barcarès, aux 11ème et 12ème Régiment d’infanterie et au 97ème groupe de reconnaissance de division d’infanterie.
Ces régiments ont pris part aux combats sur tous les fronts. 13 citations à l’ordre de l’armée furent accordées à 4 des régiments d’étrangers (11ème et 12ème Régiment étranger d’infanterie, 22 ème RMVE et 13 ème Demi brigade de la légion étrangère (DBLE)).
Toutes nos cérémonies, nos livres, nos films décrivent avec précision les batailles engagées, les défaites, les victoires, et cherchent à comprendre, à expliquer, pourquoi tant de souffrances endurées. Ils évoquent le courage des combattants dans la lutte pour mettre fin à cette tuerie. Mais dans tous ces récits, l’engagement de nos pères est resté longtemps ignoré, occulté.
Nous, les enfants de ces engagés, nous n’avons pas eu le temps de voir nos pères en uniforme. Sitôt l’armistice signée des milliers d’entre eux se sont retrouvés prisonniers et internés dans les stalags.
Ceux tombés au combat laissaient des veuves et des orphelins. Puis, avec les premières rafles, les déportations allaient bientôt décimer l’ensemble de la population juive, d’abord étrangère puis française.
Des prisonniers évadés rejoignent la résistance pour continuer ce combat. Cet engagement, cette volonté farouche de lutter pour la Paix, pour la défense des droits de l’homme, ils ne l’ont pas laissé de côté. Dès la fin des combats en France, alors que les prisonniers ne sont pas encore rentrés, ils ont créé cette union des engagés volontaires juifs, rejointe par des milliers d’entre eux en 1945. Avec la voix de leur union , au nom de tous les engagés rescapés, ils rappelaient les motifs de leur engagement : la défense de leur patrie d’adoption, et exigeaient la reconnaissance de leurs faits d’armes et l’obtention de la nationalité française.
Nombreux d’entre eux à leur retour ne trouvèrent ni leur épouse, ni leurs enfants, exterminés à Auschwitz. C’est dans le silence, avec courage et dignité, qu’ils construisent une nouvelle vie sur ces cendres……..
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Le discours de l'Ambassadeur d'Israël
Mesdames, Messieurs,
A peine cinq mois après les horribles attentats de janvier dernier, nous nous inclinons aujourd’hui devant le Monument aux Morts sous lequel reposent 66 soldats juifs, choisis symboliquement parmi des milliers d’autres, pour rendre hommage à l’engagement de ces jeunes étrangers pour la défense de la France – leur patrie d’adoption.
A l’aube de la première guerre mondiale, sur une population de 40 000 juifs étrangers vivant sur le sol national, près de 8 500 hommes s’engagent dans l’armée française.
Ils seront incorporés dans les Régiments de la Légion étrangère et combattront sur un certain nombre de terrains d’opération en Artois, en Champagne, dans la Somme, en Argonne et à Verdun : 3 600 d’entre eux y perdront la vie …
En 1939, la France compte déjà 160 000 juifs étrangers.
Dès la déclaration de la guerre, le 3 septembre 1939, 25 000 d’entre eux s’enrôlent contre l’Allemagne nazie, ce qui représente la quasi-totalité des hommes en âge de porter les armes.
Et si rien ne les prédestinait à tenir un fusil, ils le firent tous avec bravoure…………
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Discours de Francis Kalifat, Vice-Président du CRIF
Comment
ne pas commencer par vous dire mon émotion d’être à vos côtés
au cimetière parisien
de Bagneux, lieu de mémoire s’il en est, en souvenir,
en hommage et à la gloire des soldats juifs étrangers, engagés
volontaires morts pour la France.
Émotion
d’être ici devant ce monument sous lequel reposent soixante-six
soldats juifs choisis symboliquement parmi des milliers d’autres
victimes pour témoigner du sacrifice de ces combattants tombés au
champ d’honneur pour la liberté… et l’amour d’un pays qu’ils
avaient fait leur : la France.
C’est par dizaines de milliers
que les Juifs étrangers, suivant l’admirable exemple de leurs
aînés
de 14-18, s’engagèrent dans les régiments de la Légion étrangère
pour défendre leur patrie d’adoption et combattre le nazisme. Si
nous sommes ici aujourd’hui, c’est bien sûr pour nous nous
souvenir, mais aussi, pour tous ceux qui comme moi n’ont pas connu
la guerre, pour prendre l’engagement de perpétuer pour les
générations à venir le souvenir de leur sacrifice en y associant
les glorieux combattants du ghetto de Varsovie, les héros de l’ombre
tombés dans les rangs de la résistance et les 6 millions des nôtres
victimes de la barbarie nazie……………….
Discours
de Madame Catherine
Vieu-Charier
Mesdames et messieurs, chers amis,
Mes premiers mots seront pour vous dire mon émotion d’être parmi vous, au moment où nous célébrons tous ensemble la mémoire des combattants volontaires juifs. A tous, je veux adresser ici les amitiés fraternelles des parisiens et de leur maire. Pour plusieurs raisons, j’attache à cette rencontre une importance toute particulière.
C’est d’abord pour moi l’occasion d’honorer le souvenir et l’engagement de vos frères d’armes tombés pendant la bataille de France. C’est aussi saluer le courage de ces combattants lors des heures si sombres de l’invasion et de l’occupation de notre pays par les nazis. C’est enfin évoquer le combat de votre Union, combat qui est plus, que jamais celui de la mémoire et de la transmission des faits aux jeunes générations. Ce rôle de transmission, vous l’exercez en témoignant de votre fidélité aux valeurs et à l’héritage de la Résistance.
Ces hommes venus de l’Europe de l’est ou d’Europe centrale, de Turquie, de Syrie, juifs polonais, bulgares, russes, et d’autres encore, ont choisi la France parce qu’elle était pour eux Terre de Liberté et d’asile, ces hommes dont certains avaient sur leur papier le mot d’apatride. Et c’est évidemment dans un élan naturel et généreux qu’ils se sont engagés sous le drapeau français pour combattre l’Allemagne nazie. Les étrangers s'engagent donc pour la durée de la guerre. Ils sont des dizaines de milliers, à Paris et en province, à se mettre spontanément au service de la France, et, parmi eux, suivant en cela l'exemple mémorable de leurs aînés de 1914-1918, des milliers de juifs d'origine étrangère, venus de tous les horizons sociaux dans un même élan d'union fraternelle. Communistes, sionistes, bundistes, croyants ou athées, après l’invasion de notre pays par les armées hitlériennes en juin 1940, ces hommes furent déterminés à poursuivre le combat et la lutte pour la liberté dans une France humiliée par la défaite et l’occupation et bientôt déshonorée par le gouvernement de Vichy. Vichy, à la botte de l’occupant nazi, va faire preuve d’un zèle particulier puisqu’ il va imposer un statut discriminatoire aux juifs dès le mois d’octobre 1940, les contraindre à porter l’étoile jaune, choisira de livrer à l’occupant les juifs de France avec méthode et, enfin mettra à la disposition de cette entreprise de mort, dite de solution finale, les institutions de l’Etat français lors des rafles et des arrestations. Beaucoup d’entre eux ont alors disparu dans les maquis, les prisons ou les camps de concentration, et là, parce qu’ils étaient né juifs, rattrapés par la Shoah………
photos HZ |